Adresse : Espace Watriquet – rue de la gare à 5660 Couvin
Le sculpteur-dessinateur Didier Leemans installe ses sculptures en métal sur le site Watriquet de Couvin.

C’est à l’adolescence qu’il découvre la sculpture, le dessin, la peinture. Il décide ensuite de partager son savoir en donnant cours à Wolume-St-Pierre et à Braine-L’Alleud. Les sculptures qu’il nous présente dans le parc de Nismes sont fabriquées à partir de morceaux de métal qu’ils coupent et amalgament pour former des êtres humains et des animaux.
Rencontre :
Quel est votre parcours artistique ?
J’ai suivi mon apprentissage de la sculpture à 17 ans au cours du soir. J’ai enchaîné avec un cursus de dessin pour avoir une bonne base, car je trouve que le dessin et la sculpture se complètent bien. Ce cursus de 4 ans s’est déroulé à Bruxelles et lors d’un voyage Erasmus à Londres. Ensuite, j’ai découvert la peinture.
Et aujourd’hui, vous partagez cette expérience avec des novices.
Oui, j’ai travaillé pendant 11 ans comme animateur en peinture et sculpture avec des personnes atteintes d’un handicap mental à Bruxelles. Petit à petit, j’ai bifurqué vers l’enseignement en donnant des cours à Wolume-St-Pierre et à Braine-L’Alleud, là où j’ai repris le cours de sculpture de mon ancien professeur parti à la retraite.
Vous exposez dans le parc de Couvin. Qu’est-ce que le promeneur y découvrira ?
Il y aura un peu de tout : des silhouettes plutôt anthropomorphiques, un loup, un dôme avec une tête de canard et des ailes. Jusqu’il y a peu, je concevais surtout des personnes, mais je varie désormais pour ne pas lasser.
Pourquoi avoir choisi le métal pour vos sculptures ?
J’ai commencé par la terre et le plâtre puis la pierre et le bois. Mais, au fil du temps, je sentais que je tournais en rond avec le bois. Un jour, j’ai reçu un stock de cornières que j’ai tronçonnées en petits morceaux avant de les amalgamer. C’est ainsi que j’ai découvert le métal.
Tout s’est enchaîné : j’ai fabriqué un loup pour une exposition à l’Ulb. La pièce a ensuite été achetée par la ville de La Louvière. À ce moment, j’ai répondu à un appel à projet pour participer à un symposium en Inde. Je suis parti 3 semaines là-bas. Ça a été une très bonne expérience. J’ai appris beaucoup sur le travail de récupération et j’ai rencontré des sculpteurs de toutes nationalités.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans notre projet Action Sculpture ?
J’ai vécu tout un temps à Brûly-de-Couvin. Je voyais régulièrement les expositions dans le parc de Couvin. Je me suis aussi rendu dans le parc de Nismes. Le projet est intéressant car les œuvres bougent. Elles sont installées dans des lieux qui peuvent accueillir des sculptures mais qui ne sont pas toujours exploités dans ce sens-là.
Une résidence d’artistes rondement menée
Artiste invité à Couvin dans le cadre d’Action Sculpture 2022-2023, Didier Leemans et sa comparse photographe et cinéaste Valérie Berteau ont été en résidence d’artistes du 1er au 5 août à Couvin. Leurs recherches plastiques s’articulaient autour de la thématique de l’Eau Noire.
Ensemble, ils ont pensé leurs recherches plastiques autour de l’Eau Noire, mêlant plusieurs disciplines sans oublier d’inviter l’imaginaire. Ils se sont installés rue de la Ville, à l’ancienne pharmacie EPC. Une résidence d’artistes plasticiens, c’est bien moins fréquent que les résidences de compagnies théâtrales ou de musiciens. Cette première à Couvin est notamment motivée par la conviction du centre culturel que les arts plastiques sont un vecteur extrêmement important de l’expression culturelle et que, dans le cas présent, pouvoir observer le travail d’artistes contemporains en passant dans la rue, sans une porte à franchir, sans détour, y trouver des références voire une appartenance (puisque les artistes travailleront le territoire), c’est avoir accès au droit de découvrir, d’apprécier, d’être séduit ou bousculé.